Eglise St Saturnin
Saint Saturnin fut le premier évêque de Toulouse, martyrisé vers 250, après avoir évangélisé le Languedoc et la Provence. Il est appelé aussi Saint Sernin et est fêté le 29 novembre.
Le culte de Saint Saturnin est surtout représenté dans la moitié sud de notre région. Les fondations des paroisses rurales dans notre région nous sont surtout connues par l’action de Saint Martin Evêque de Tours. Ces fondations commencent vers la fin du IVème siècle donc nous pouvons émettre l’hypothèse que l’église Saint Saturnin fait partie de la première vague de fondation des églises de notre région, fin IVème siècle ou début Vème siècle. Aucune mention écrite de cette paroisse n’existe pour une période aussi reculée mais le fait qu’un grand nombre de sarcophages aient été trouvé en 1837 autour de l’église plaide évidemment en la faveur de l’ancienneté de cette église.
La fondation de l’église Saint Saturnin de Montgivray est très lointaine, puisque déjà en l’an mille, c’est là que fut installé le centre de la circonscription ecclésiastique dans ce coin du Bas Berry.
L’église de style roman se compose de deux parties d’époques différentes. Elle peut dater du Xème siècle, mais elle fut très modifiée à la fin du XIIème et XIIIème siècle.
L’église est orientée comme il se doit vers l’orient, ainsi le pignon ouest le portail ne s’ouvre pas côté bourg mais face à un mur. L’abside, comme toute la toiture est couverte de tuiles plates qui ont remplacées les tuiles cylindriques de l’époque romane. Une alignée de pierres contourne l’arc des ouvertures et ceinture joliment l’abside. On peut voir dans ce pignon Est des statues de visage insérées dans le mur. Les visages regardent vers le bourg et semblent inviter les paroissiens à se tourner vers l’église. A gauche une petite niche abrite une statuette de Saint Pierre. Sur les bas côtés des baies tréflées. Le clocher très élégant entièrement couvert d’ardoise surmonté d’une flèche pyramidale à six faces, a été reconstruit à la fin du XVème siècle, déplacé et mis au dessus de la première travée du chœur. Le clocher est couvert jusqu’en 1869 de bardeaux (petites planches de chêne et châtaignier), il abrite trois cloches : la plus petite de 1807 est muette, Marguerite donne le la et Madeleine le sol (ces deux dernières datent du 16 mai 1897).
La partie la plus ancienne de l’église paroissiale est le chœur (fin 11ème siècle) et la façade (12ème). Les chapelles seigneuriales ont été ajoutées de part et d’autre au 13ème puis au 15ème siècle.
Sur le côté, on remarque l’ancien porche qui date du XVIème siècle, vaste galerie-préau qui servait aux assemblées d’habitants et à l’accueil des mendiants (« la guenillère »).
Malgré des transformations qui ont fait oublier la structure de l’église primitive, on remarquera la voûte en plein cintre du chœur, les croisées d’ogives du 13ème siècle sur une partie de la nef.
Pour la sculpture, on remarquera, dans la chapelle nord, deux consoles romanes et, dans le chœur, deux chapiteaux, dont l’un, au sud, illustre d’une manière assez frustre le thème entrevu en d’autres lieux des vieillards enchaînés (et souvent guidés par un animal). Dans la chapelle sud, une statue de vierge à l’enfant peut être datée du 17ème siècle.
Diverses fresques à motif géométrique (pour les plus anciennes) et représentations de saints ont été récemment mises à jour dans une vaste opération de travaux de restauration intérieure..
L’abbé LECOMTE, peintre amateur, a desservi la paroisse durant les trente premières années du vingtième siècle. Il a exécuté des peintures murales (Annonciation sur le chevet plat de l’abside sud, martyre de Saint Symphorien sur le chevet plat de l’abside nord ; manque l’Ascension, sur le cul-de-four de l’abside centrale) et plusieurs tableaux, inspirés de modèles classiques. Les habitants d’alors servirent de modèles.